Biais cognitifs vs biais émotionnels : comment y échapper ?

BIAIS COGNITIFS VS BIAIS EMOTIONNELS – COMMENT Y ÉCHAPPER ?

 

DIFFÉRENCES ET POINTS COMMUNS ENTRE BIAIS COGNITIFS ET BIAIS ÉMOTIONNELS

Points communs entre  biais cognitifs et biais émotionnels

– Ils sont tous deux des distorsions qui affectent notre perception et notre jugement

– Ils opèrent souvent inconsciemment ou automatiquement

– Ils peuvent influencer nos décisions et comportements sans que nous en soyons conscients

– Ils ont une fonction adaptative à l’origine (protection, économie cognitive)

– Ils peuvent être à la fois bénéfiques et nuisibles selon le contexte

Différences entre  biais cognitifs et biais émotionnels

Exemples de biais cognitifs

Concernent principalement le traitement de l’information et le raisonnement

Sont des « raccourcis mentaux » ou heuristiques que notre cerveau utilise pour traiter l’information rapidement

Biais de confirmation : Un investisseur qui ne recherche que des informations positives sur une action qu’il a achetée, ignorant les signaux d’alerte

Effet de halo : Un recruteur qui juge favorablement toutes les compétences d’un candidat après avoir été impressionné par son diplôme prestigieux

Biais d’ancrage : Un acheteur qui considère qu’un produit à 80€ est une bonne affaire après avoir vu le même produit affiché à 120€ ailleurs

Effet de simple exposition : Préférer un produit simplement parce qu’on l’a vu plusieurs fois dans des publicités

Exemples de biais émotionnels

Sont directement liés à nos émotions et à notre état affectif

Influencent notre perception et notre jugement à travers le filtre de nos émotions

Biais de négativité : Une personne qui reçoit dix commentaires positifs et un négatif, mais ne se souvient et ne se préoccupe que du commentaire négatif

Biais d’optimisme : Un fumeur qui minimise les risques pour sa santé en pensant « ça n’arrive qu’aux autres »

Biais d’attribution : Après un échec à un examen, un étudiant anxieux se blâme entièrement (« je suis nul ») plutôt que de considérer des facteurs externes comme la difficulté du test

Biais de congruence à l’humeur : Une personne déprimée qui se souvient principalement des événements
tristes de sa vie

TRUCS ET ASTUCES POUR ÉCHAPPER AUX BIAIS

Pour éviter les biais cognitifs

Pratiquer la pensée critique :

– Rechercher activement des informations contradictoires à vos croyances

– Vous demander : « Quelle preuve me ferait changer d’avis ? »

– Utiliser des listes de contrôle pour évaluer les informations (source, contexte, faits vs opinions)

Diversifier vos sources d’information :

– Consulter des sources variées présentant différentes perspectives

– Discuter avec des personnes qui ont des points de vue différents

– Éviter les chambres d’écho médiatiques et sur les réseaux sociaux

Ralentir votre processus de décision :

– Prendre le temps de réfléchir avant de réagir ou de décider

– Utiliser la technique des « Six chapeaux de la réflexion » de De Bono pour envisager différentes perspectives

– Reporter les décisions importantes après une bonne nuit de sommeil

Quantifier plutôt que qualifier :

– Utiliser des données objectives quand c’est possible

– Établir des critères d’évaluation avant de juger une situation

– Comparer des options sur la base de critères mesurables

Pour éviter les biais émotionnels

Développer l’intelligence émotionnelle :

– Pratiquer la pleine conscience (mindfulness) pour reconnaître vos émotions

– Tenir un journal émotionnel pour identifier des schémas récurrents

– Apprendre à nommer précisément vos émotions pour mieux les gérer

Créer de la distance émotionnelle :

– Utiliser la technique du « recadrage » pour voir la situation sous un autre angle

– Pratiquer la perspective à la troisième personne (« Que conseillerais-je à un ami dans cette situation ? »)

– Essayer la technique du « moi futur » (comment verrai-je cette situation dans un an ?)

Équilibrer émotions et raison :

– Attendre que les émotions fortes s’apaisent avant de prendre des décisions importantes

– Discuter de vos sentiments et décisions avec une personne de confiance qui peut offrir un regard objectif

– Utiliser des techniques de respiration profonde ou de relaxation pour calmer les émotions intenses

Cultiver des états émotionnels positifs :

– Pratiquer la gratitude quotidienne pour contrer le biais de négativité

– Faire régulièrement de l’exercice physique pour améliorer l’humeur générale

– S’exposer délibérément à différentes expériences émotionnelles (art, musique, nature)

STRATÉGIES GÉNÉRALES EFFICACES

Mettre en place des systèmes et des processus :

– Utiliser des listes de vérification pour les décisions importantes

– Établir des protocoles de décision à suivre systématiquement

– Solliciter des feedbacks structurés de plusieurs personnes

Travailler en équipe diverse :

– Constituer des équipes avec des personnes de différents profils et expériences

– Encourager la contradiction constructive et valoriser les opinions minoritaires

– Désigner un « avocat du diable » lors des réunions de prise de décision

S’éduquer continuellement :

– Se familiariser avec les différents types de biais pour mieux les reconnaître

– Lire sur la psychologie cognitive et les sciences comportementales

– Participer à des formations sur la prise de décision et l’intelligence émotionnelle